De nombreux pays africains ont des systèmes politiques en place qui ont des limites et qui ont besoin de réformes pour mieux servir les intérêts de leurs citoyens. La démocratie est un système politique important pour la stabilité et la gouvernance efficace, mais elle doit être mise en place de manière appropriée et adaptée aux besoins et aux réalités de chaque pays.
Près de deux décennies plus tard, rien n’a changé, ni en théorie ni en pratique. Alors que les partis politiques « prolifèrent » dans tous les pays et n’ont bien souvent qu’une existence légale, les élections elles-mêmes continuent d’alimenter les conflits. Beaucoup de pays africains, dans la plupart des cas, sont encore incapables d’organiser des élections régulières, transparentes et apaisées.
L’hypothèse de la démocratie est que chaque individu a la possibilité de s’exprimer et d’agir, créant une plus grande cohésion sociale et des opportunités de richesse immatérielle et matérielle pour lui-même et la communauté. La démocratie suppose ainsi des femmes et des hommes qui ne se soumettent à personne, ni n’ont peur de changer d’avis. Elle suppose l’affrontement, non entre doctrines ou entre individus, mais entre idées. Non entre ennemis, mais entre adversaires se respectant. Chacun y tient ses positions de bonne foi sans rancune envers son adversaire. Les alliances y sont ponctuelles et provisoires.
De nombreux défis à relever dans le processus de réforme du modèle de démocratie en Afrique. Tout d’abord, il est important de veiller à ce que les élections soient libres et équitables, afin de garantir la légitimité des gouvernements et de promouvoir la confiance des citoyens dans le système politique. Cela implique de s’assurer que tous les citoyens ont accès au processus électoral et que toutes les voix sont entendues et prises en compte.
Une des grandes faiblesses des démocraties balbutiantes d’Afrique réside dans l’impuissance des institutions judiciaires et l’affirmation rare des juridictions constitutionnelles face à la puissance des pouvoirs exécutifs et des présidences. Raison pour laquelle il y a une nécessité de renforcer des institutions de contre-pouvoir comme une exigence fondamentale de la consolidation démocratique en Afrique.
Quel système de démocratie convient le plus aux pays africains ?
Il n’y a pas de forme de démocratie parfaite pour tous les pays africains. Chaque pays a sa propre histoire, sa culture, sa structure économique et sociale et ses propres défis politiques et économiques, et il est donc important de prendre en compte ces facteurs lors de la mise en place d’un système de démocratie.
Cela dit, le professeur Anyang’ Nyong’o dans son livre “Presidential or Parliamentary Democracy in Kenya?” examine les faiblesses du système de gouvernement présidentiel, en particulier son rôle dans la dénudation des idéaux démocratiques ainsi que dans la création de conflits post-électoraux. Il compare la démocratie présidentielle et la démocratie parlementaire pour le Kenya.
Pour le professeur Anyang’ Nyong’o, la démocratie parlementaire promet d’importants contrepoids et contrôle l’excès de l’exécutif
Dans ce livre, il met les Kenyans au défi de réfléchir de manière critique au type de gouvernance qu’ils souhaitent pour eux-mêmes et les a exhortés à adopter la démocratie parlementaire par opposition au système présidentiel. Il a souligné les inconvénients du système présidentiel comme manquant de freins et contrepoids, désireux de détruire les partis politiques, stimulant la croissance et le développement du pays dans son ensemble. Les avantages du système parlementaire ont été décrits comme étant bons pour nourrir les dirigeants, embrasser la cohésion et l’inclusivité de toutes les tribus ethniques et des cultures diverses. Il rejette le système présidentiel comme un promoteur de la pensée politique tribale qui se nourrit de sentiments ethniques, d’une rhétorique alarmiste et d’une détermination casse-cou à rester au pouvoir à tout prix. « Le système de gouvernement présidentiel est mauvais. C’est mauvais, point final », écrit Nyong’o dans le livre.
À l’instar du Kenya, plusieurs autres pays africains ont les mêmes défis lorsqu’il s’agit d’organiser les élections apaisées, transparentes, fiables.
La démocratie parlementaire est un type de système politique dans lequel le pouvoir exécutif (c’est-à-dire le gouvernement) est responsable devant le parlement (c’est-à-dire l’ensemble des représentants élus du peuple). Cela signifie que le gouvernement doit obtenir la confiance du parlement pour rester en place et que le parlement peut renverser le gouvernement en votant contre lui.
La démocratie parlementaire est utilisée dans de nombreux pays à travers le monde, y compris en Afrique. Elle présente plusieurs avantages, notamment :
- Elle permet de s’assurer que le gouvernement est responsable devant le parlement et de veiller à ce qu’il rende compte de ses actions et de ses décisions aux citoyens.
- Elle encourage la participation citoyenne et la responsabilité politique en permettant aux citoyens de choisir leurs représentants et en donnant à ces représentants le pouvoir de contrôler l’action gouvernementale.
- Elle permet de maintenir l’équilibre des pouvoirs entre les différentes branches du gouvernement, ce qui contribue à la stabilité et à la gouvernance efficace.
Le système parlementaire n’est pas méconnu en Afrique, l’Afrique du Sud, le Botswana, l’île Maurice par exemple sont des régimes parlementaires. En Afrique, les pays sous régime présidentiel avec une expérience démocratique appréciable sont très peu. Par conséquent, les africains gagneraient plus à adopter le système parlementaire. C’est un système pratico-pratique qui permet aux institutions d’avoir plus de contrôle sur le pouvoir exécutif. L’enjeu ici, c’est d’avoir un système qui ne permet pas à une personne inefficace de s’éterniser au pouvoir. La démocratie parlementaire est un système de démocratie beaucoup plus responsable.
Cependant, il est important de noter que la démocratie parlementaire n’est pas nécessairement la forme de démocratie la plus adaptée pour tous les pays africains. Il est important de veiller à ce que le système de démocratie choisi soit adapté aux besoins et aux réalités uniques de chaque pays et qu’il garantisse la stabilité et la gouvernance efficace.
Conclusion
La démocratie n’est pas une garantie de développement. Mais même si elle n’est pas une garantie de développement économique, la démocratie a plus de potentiel pour améliorer et promouvoir le développement humain que tout autre système de gouvernement. Le régime démocratique ne résoudra pas à lui seul les problèmes sociétaux et sociaux de l’Afrique – mais le traitement efficace de ces problèmes est d’autant plus probable dans les démocraties consolidées, car c’est là que la créativité et les compétences des citoyens en matière de résolution de problèmes se déchaînent.
Toutefois, d’autres penseurs comme Idriss Aberkane ont soulevé l’idée qu’il faut impérativement innover en Afrique. Les génies africains peuvent inventer des modes politiques Africains, des constitutions Africano-innovantes, des modèles de gouvernance Africano-innovantes avec des nouveaux corps constitués au-delà d’un Parlement, ça peut être un Conseil de Sages. L’Afrique a hérité des modèles de gouvernance proprement Européens qui, eux-mêmes ont été conçus après plusieurs essai-erreurs. L’Afrique est condamné de souffrir de cette façon parce qu’on lui impose des modèles de gouvernance qui ne sont pas adapté à son ethnographie.
Pour le Professeur Théophile Obenga, l’Etat fédéral d’Afrique noire est la seule issue pour l’auto-détermination des peuples Africains. C’est la quête du panafricanisme défendu par les dirigeants comme Kwamé Nkrumah, Modibo Keita et bien d’autres.