Investir dans le divertissement et les médias pour promouvoir la culture Africaine

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Promouvoir la culture africaine à travers les médias et le divertissement, c’est :

– lutter contre l’aliénation culturelle et l’asservissement impulsé par l’occidentalisation et l’américanisation ;

– véhiculer une image honnête de l’Afrique au monde. Ce qui par conséquent va participer à changer le narratif sur l’Afrique ;

– valoriser ce que les Africains ont comme atouts, potentiels et richesses. Parce que beaucoup d’Africains ont intériorisé l’idée que le paradis c’est ailleurs, loin de l’Afrique ;

Continuer de se plaindre de la représentation stéréotypée de l’Afrique dans les médias occidentaux ne va rien changer. Grâce à la révolution numérique aujourd’hui, créer un média est devenu quelque chose d’accessible. Le véritable défi, c’est comment bâtir un média influent qui va perdurer dans le temps.  

Les médias sont des moyens très puissants d’influencer les opinions, de créer des personnalités et de promouvoir une image particulière à travers les émissions qui sont diffusées. Les médias qui font de l’audience sont ceux qui ont la capacité d’attirer et retenir l’attention des gens de par la qualité de leur production. Les médias journalistiques qui traitent d’actualités sont nombreux sur le continent, par contre il n’y a pas assez de médias de divertissement (drames et comédies télévisées, télé-réalité, films, documentaires, etc.) qui proposent un catalogue riche de programmes de divertissements sur l’Afrique.

Il y a quelques années, il fallait passer par la télévision pour distribuer son contenu à l’international. Aujourd’hui grâce à Internet, grâce à une plateforme de SVoD en ligne par exemple, les gens peuvent accéder à vos programmes partout dans le monde. 

Les défis 

Dans la plupart des médias africains, les programmes sont peu diversifiés à cause du manque de ressources. Le milieu souffre de manque d’investissements. Pendant de nombreuses années, les secteurs culturels dans les pays africains se sont concentrés sur les fonctions de création et de production de la chaîne de valeur et ont négligé l’aspect commercial de leur entreprise. Les questions essentielles que sont le marketing, les prévisions financières et les questions juridiques, peuvent entraîner de mauvaises performances commerciales si elles sont négligées. 

Une offre pauvre et peu diversifiée

À l’exception du Nigeria et de l’Afrique du Sud, en Afrique subsaharienne, l’offre des médias de divertissement est pauvre et peu diversifiée. Par conséquent, ce sont les médias occidentaux qui comblent le manque. Aujourd’hui avec la présence des acteurs comme Netflix et les bouquets de télévision qui distribuent les médias occidentaux, les Africains sont constamment exposés à la culture occidentale, au lifestyle occidental et ont très peu d’alternatives africaines en termes d’émissions culturelles et de divertissement « made in Africa ». Le manque d’investissement dans des studios de production modernes pourrait expliquer cette problématique. Combien de studios d’animation africaines produisent des dessins animés africains aujourd’hui ? Combien de médias africains arrivent à produire des documentaires dans d’autres pays africains aujourd’hui ? Combien de médias africains produisent des show de compétition, de jeu pour promouvoir les talents africains, des télé-réalités ? Il y en a très peu. 

Le financement 

Entre les coûts de production et les revenus publicitaires, le financement est un réel défi pour les médias africains. Aujourd’hui, les médias recourent à plusieurs sources de financement. En effet, un média fonctionne soit grâce :

– à la distribution des programmes ;

– à ses abonnements payants ;

– aux publicités ;

– aux donations et contributions bénévoles ;

– à des aides publiques.

La distribution des programmes, la vente de droits de diffusion et d’exploitation de programmes à d’autres plateformes SVoD ou à des chaînes de télévision permet de générer des revenus liés à l’achat de licence. Par exemple, tous les programmes disponibles sur Netflix ne sont pas des programmes originaux Netflix. Certains médias ont ou collaborent avec des sociétés de production ou de distribution pour distribuer leurs programmes à d’autres médias en contrepartie d’une rémunération sur les droits de licence. Aujourd’hui, il y a quelques studios de production nigérians, égyptiens, kenyans et sud-africains qui collaborent aujourd’hui avec les géants comme Netflix et Amazon Prime Vidéo si non très peu de sociétés de production africaines arrivent à exporter leur production à l’international.

En dehors de la distribution des programmes, l’abonnement payant est de plus en plus utilisé par les médias, comme business model dans un contexte où les revenus publicitaires ne suffisent plus pour être rentable. Et la publicité est encore la principale source de revenus de plusieurs médias. Pour pouvoir être rentables, les médias font le nécessaire pour diversifier leurs sources de revenus.

Promouvoir la culture africaine à travers les médias et le divertissement

Aujourd’hui, c’est difficile d’échapper à l’influence des médias dans notre société. Chaque jour, des millions d’africains sont exposés à des écrans et consomment quotidiennement des contenus multimédias. L’espace de divertissement en Afrique est dans une phase de croissance rapide. Avec une population de plus d’un milliard d’habitants, majoritairement jeune, l’Afrique présente un public potentiel important.

Promouvoir la culture africaine à travers les médias et le divertissement, c’est mettre en avant la beauté, l’innovation, l’humanité et la créativité des africains.

En 2019, seulement 1,1 %, soit 22 millions de dollars US, du total des investissements des start-up africaines sont allés à des entreprises de divertissement. Le vif intérêt des acteurs internationaux pour le marché africain est un indicateur clair du fort potentiel du marché. Alors que Netflix, Universal Music Group, Apple Music et d’autres se bousculent pour se positionner sur le marché africain, la question est de savoir quelle part des revenus potentiels peut être saisie par les acteurs africains. Certains signes optimistes sont là. Il existe déjà plusieurs plateformes africaines de vidéo à la demande (VoD) et de streaming musical (Showmax en Afrique du Sud, IrokoTV au Nigeria, Viusasa au Kenya et Mkito Music en Tanzanie, par exemple). L’exemple de la naissance de l’industrie cinématographique de Nollywood, tirée par une grande demande de contenu local, et qui a pu prospérer avec peu de politiques de soutien ou d’investissements structurés, montre à quel point la demande peut alimenter la croissance du secteur.

Il est possible d’investir dans le divertissement et les médias pour promouvoir la culture africaine de différentes manières :

Investir dans la production de films, de télévision et de musique qui mettent en valeur la culture africaine

En produisant du contenu divertissant qui présente la culture africaine de manière authentique et respectueuse, il est possible de sensibiliser un public large aux richesses de la culture africaine.

Investir dans la création de plateformes de diffusion en ligne dédiées à la culture africaine

En créant des plateformes de diffusion en ligne qui permettent de diffuser du contenu culturel africain, il est possible de promouvoir la culture africaine à un public mondial.

Investir dans la création de festivals et d’événements culturels africains

En organisant des festivals et des événements culturels africains, il est possible de promouvoir la culture africaine auprès d’un public local et international.

Investir dans la formation et le développement des talents africains

En investissant dans la formation et le développement des talents africains, il est possible de soutenir la création de contenu culturel de qualité et de promouvoir la culture africaine de manière durable.

En conclusion, le contenu « made in Africa » est amené à augmenter, reste à savoir si les producteurs africains pourront se positionner et investir davantage ou resteront largement dépendants des diffuseurs internationaux.

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