La contribution de la diaspora au développement de l’Afrique remonte au mouvement abolitionniste contre la traite des esclaves, à la conceptualisation du panafricanisme et à la lutte pour la décolonisation. Depuis les années 1980, la population de la diaspora africaine de première et de deuxième génération a considérablement augmenté. Aujourd’hui la diaspora africaine apporte des contributions directes et substantielles au développement du continent, ce qui se reflète dans les envois de fonds annuels et les envois de fonds sociaux dans les entreprises, l’industrie, les universités et d’autres secteurs.
Impact de la diaspora sur le continent africain
Aujourd’hui, les gouvernements africains tendent la main aux diasporas. Le Ghana, le Nigeria, le Sénégal et l’Afrique du Sud ont lancé plusieurs plans visant à intégrer leurs diasporas en tant que partenaires dans les projets de développement. Plusieurs pays africains (dont l’Éthiopie, le Ghana, le Mali, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie et l’Ouganda) ont créé des institutions (au niveau des agences ou des ministères) pour interagir avec la diaspora.
Au lieu de percevoir l’émigration de personnes qualifiées comme une perte, on considère désormais la migration de personnes qualifiées comme une opportunité d’obtenir des transferts de fonds, des échanges, des projets d’investissement et de nouvelles connaissances. La Chine, l’Inde, Israël, le Japon, la République de Corée et Taiwan sont des exemples d’économies qui ont exploité leurs diasporas comme source de connaissances.
Le gouvernement Ethiopien offre par exemple des incitations pour attirer les investissements des diasporas. Ces politiques ont encouragé de nombreux membres de la diaspora éthiopienne à investir dans de petites entreprises en Éthiopie. Et certains pays envisagent d’avoir un guichet unique dans une institution gouvernementale pour la diaspora, dans lequel toutes les formalités administratives des différents niveaux peuvent être traitées. Cela pourrait faciliter l’accès de la diaspora aux opportunités d’investissement dans leurs pays.
Jusqu’à présent, l’intérêt des gouvernements africains pour leurs diasporas s’est surtout concentré sur celles qui résident dans des pays hors d’Afrique, comme les pays de l’OCDE. Les conférences et les séminaires d’investissement, organisés dans les pays ou dans les grandes capitales des pays de l’OCDE, sont destinés à la diaspora hors d’Afrique. Cependant, certaines propositions ont été faites pour adopter une approche plus harmonisée et intégrée de la diaspora au sein de chaque communauté économique régionale. Par exemple, il existe une proposition de création d’un bureau régional de la diaspora au sein de la communauté d’Afrique de l’Est.
Diaspora intra-africaine
Au niveau académique et institutionnel, il y a un débat sur qui exactement est englobé dans le terme de diaspora, notamment lorsqu’il s’agit de savoir qui doit être visé par les politiques visant à favoriser “l’engagement des diasporas”. Pour l’Union Africaine, la diaspora doit nécessairement être située en dehors du continent. En fin de compte, la diaspora hors du continent et la diaspora à l’intérieur de l’Afrique contribuent toutes deux au développement de leurs pays d’origine. Et la diaspora africaine à l’intérieur du continent n’est pas à négliger, puisque plus de la moitié des migrants africains circulent sur le continent.
Union africaine et diaspora africaine
La diaspora africaine, présente dans le monde entier, est issue de trois grandes vagues de migration : historique, liée au processus de décolonisation, et la diaspora actuelle motivée par la situation socio-économique et politique des pays africains.
L’Union Africaine encourage les africains qui quittent le continent à jouer un rôle actif dans la politique ou la culture de leur pays d’origine tant qu’ils se sentent appartenir à la communauté africaine, en fonction de leur nationalité et de leur citoyenneté. L’Union africaine considère la diaspora comme la « sixième région économique », de l’Afrique et un acteur interne important de la politique de l’UA.
La diaspora africaine en Asie
En effet, même s’il y a moins de conscience d’une présence africaine dans les pays asiatiques que par exemple dans les pays européens, il existe une diaspora africaine vivant en Asie. Un quart de la diaspora africaine vivant en Asie est installée en Chine. Ce sont les diplomates et autres représentations officielles d’Afrique en Chine ; des étudiants africains; des professionnels africains d’Afrique continentale et de la diaspora africaine vivant et travaillant en Chine ; et enfin, les commerçants africains. Dans une ère où le commerce entre la Chine et l’Afrique augmente considérablement, ce n’est pas étonnant. Depuis 2009, la Chine est le premier partenaire économique de l’Afrique.
L’implantation de la diaspora africaine en Asie n’est pas seulement économique mais aussi académique. Pour résumer, la diaspora africaine en Asie n’est pas la plus importante du monde en termes de nombre, mais c’est à coup sûr l’une des plus dynamiques.
Migrations universitaires
Il y a des centaines de milliers, voire plusieurs millions d’étudiants africains qui étudient dans des universités à l’étranger. Ces étudiants africains quittent généralement leur pays parce que les universités y ont des ressources insuffisantes ou n’offrent pas l’enseignement requis.
Ces étudiants sont souvent confrontés à un dilemme à la fin de leurs études, s’installer à l’étranger ou retourner travailler en Afrique. Selon les domaines et les opportunités d’emploi, plusieurs étudiants choisissent de rester travailler à l’étranger lorsqu’ils estiment que c’est plus bénéfique pour eux. Et certains finissent par retourner sur le continent plus tard pour avoir plus d’impact et contribuer au développement de leurs pays de choix.
La place de la diaspora africaine dans le développement de l’Afrique
En effet, la présence d’une diaspora mondiale organisée et active a une influence sur la terre d’origine ainsi que sur les membres de la diaspora eux-mêmes et les sociétés dans lesquelles ils vivent. Son importance en termes de contribution au développement des différentes parties de l’Afrique est remarquable, au point qu’elle peut dépasser l’aide publique internationale dans certains cas. En effet, les envois de fonds versés par les Africains vivant à l’étranger semblent rivaliser avec l’aide officielle au continent.
Cependant, la contribution de la diaspora n’est pas seulement économique, car elle participe à de nombreux autres domaines de la vie dans le pays d’origine, tels que la politique ou la culture. Les diasporas africaines ont également un impact sur leurs sociétés d’accueil, car elles interagissent avec les communautés dans lesquelles elles s’installent.