Les Africains doivent reconnaître que la mauvaise gouvernance est nuisible à leur bien-être, non seulement pour la génération actuelle mais pour les générations à venir. L’Afrique est un continent qui a toujours eu du potentiel, le peuple a toujours eu du potentiel. Mais depuis que nous avons retrouvé notre indépendance du colonialiste, les dirigeants africains dans de nombreux pays ont constamment démontré qu’ils ne travaillent pas dans l’intérêt de leur peuple. Et c’est triste parce que la plupart des individus qui occupent des postes de dirigeants sont toujours redevables aux maîtres coloniaux.
C’est une bataille difficile pour la société civile et les organisations de médias de mettre la main sur les affaires de corruption afin de les exposer au grand jour. Presque tous les pays sont corrompus, mais l’impact se fait tellement plus sentir en Afrique à cause du sous-développement de nombreux pays.
Dans la lutte contre la corruption, il a été démontré dans le monde entier que c’est une guerre. Souvent, il s’agit d’individus dans tous les secteurs du gouvernement, ils payent les études de leurs enfants avec l’argent de la corruption, ils vivent dans les maisons acquises par la corruption, ils font tout sur la base des choses acquises par la corruption. Ces individus sont prêts à tuer tous ceux qui veulent les arrêter. Du moins, ils s’assurent de pouvoir neutraliser tous ceux qui leur barrent la route. Ce sont des individus dont la conscience est morte. Ce sont ces gens que les Africains doivent combattre de nos jours. Ils sont prêts à faire n’importe quoi pour empêcher tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles la corruption peut être plus prévalente dans certains pays africains. Parmi les facteurs qui peuvent contribuer à la corruption, on peut citer :
1. Des systèmes politiques et économiques instables ou peu transparents
Dans certains cas, la corruption peut être utilisée pour contourner les règles et les lois en place, ou pour obtenir des avantages injustes.
2. Des institutions publiques faibles ou corrompues
La corruption peut se développer lorsque les institutions publiques sont faibles ou corrompues, ou lorsque les mécanismes de contrôle et de responsabilisation ne sont pas efficaces.
3. Des inégalités économiques et sociales importantes
La corruption peut être utilisée pour accéder à des ressources ou à des avantages qui sont inaccessibles à la plupart de la population.
4. Des conflits et des instabilités politiques
La corruption peut être utilisée pour influencer les décisions politiques ou pour obtenir un avantage dans des contextes de conflit ou d’instabilité politique.
Lorsqu’on s’engage sur la lutte contre la corruption en Afrique, il faut être prêt à y laisser sa peau, à moins d’être suicidaire
En fait, lorsqu’un dirigeant choisit de combattre de la corruption, ce dernier doit garder à l’esprit qu’il peut être éliminé à tout moment. Si la population est alignée sur le fait que la corruption est une mauvaise chose, alors c’est le début du succès de la bataille. Le problème en Afrique, c’est l’impunité. L’impunité est une réalité en Afrique. Ceux qui pratiquent la corruption sont célébrés au lieu d’être arrêtés.
Aujourd’hui, la corruption est maquillée sous différentes appellations telles que : blanchiment d’argent, fraude, détournement; au lieu de qualifier ces hommes et femmes par le bon nom. Ceux qui pratiquent la corruption sont simplement des voleurs qui volent à l’échelle industrielle. Ce sont des meurtriers, des gens qu’on devrait condamnés comme cela a été fait dans certains pays Africains. Au Rwanda, au Botswana, en île Maurice, ils ont été vaincus.
Une fois qu’on décide de leur mener la vie dure, les autres qui voudront peut-être se comporter comme eux comprendront que la seule façon de gagner, c’est de travailler à la sueur de son front. C’est la seule issue pour l’Afrique de réaliser son potentiel. Beaucoup de ses individus qui occupent les postes de dirigeants en Afrique ne veulent pas laisser le pouvoir parce qu’ils ont peur. Ils ont peur d’être persécutés s’ils quittent leurs fonctions. Mais ces gens méritent d’être poursuivis.
La Corruption devait être considéré comme un crime contre l’humanité
Combien de personnes sont mortes au Cameroun durant les 30 dernières années dans le régime de Paul Biya à cause de la corruption ? Sans compter l’argent volé placé dans les banques occidentales. Combien de personnes sont mortes à cause des routes en mauvais état parce qu’un fonctionnaire du gouvernement a emporté l’argent qui aurait dû être utilisé pour faire de bonnes routes.
Alors c’est un crime contre l’humanité pour lequel la punition devrait être la punition ultime. Les gens qui meurent dans les hôpitaux à cause de la corruption, c’est la preuve que les gens engagés dans cette voie sont des meurtriers. La corruption en Afrique a tué plus de personnes que les guerres civiles combinées. Et pourtant les individus responsables de cette corruption sont traités avec des gants de velours. Ces individus sont glorifiés. Ils continuent d’occuper les fonctions les plus importantes sans être inquiétés. Ils arrivent à soudoyer les gens avec des miettes.
Aujourd’hui, la situation est critique au point où si vous êtes un homme ou une femme intègre, incorruptible, il sera difficile pour vous d’accéder à la fonction publique. Car les gens en place qui baignent dans la corruption seront mal à l’aise avec vous. Dans cette situation, la moindre erreur, la moindre faute pourrait être utilisée contre vous si vous n’êtes pas de leur côté. Il est plus que jamais temps d’exorciser les fantômes de la corruption, de l’ethnicité négative, de la haine, de l’égoïsme, de la mégalomanie, de la kleptomanie, de la stupidité, de l’ignorance, de l’utilisation abusive des médias sociaux. ll est temps d’exorciser les fantômes de vouloir être riche sans travailler.
La lutte contre la corruption est une question de volonté politique
Dans un pays où il y a une tolérance zéro contre la corruption, les institutions doivent s’assurer que les médias sont libres d’enquêter sur les affaires de corruption. Ils doivent protéger les lanceurs d’alertes et s’assurer qu’il n’y a pas d’immunité pour les chefs d’Etat et les personnes puissantes.
Il y a évidemment quelques pays Africains où les autorités anti-corruption travaillent. L’île Maurice, la Tanzanie, le Botswana, le Rwanda sont les pays qui se démarquent. Au Nigeria aussi, les choses bougent. Normalement lorsque le ton est donné par la présidence et que les actions suivent. Que ce soit les poursuites pénales, les arrestations et les saisies des biens, les gens finissent par s’aligner. Parce que la corruption est pernicieuse. La corruption est dangereuse. La corruption est le mal qui est en train de saper l’Afrique. Il ne faut pas du tout plaisanter avec ça.
Référence :
– Extrait de l’interview du Professeur Patrick Loch Otieno Lumumba – Sahara Reporters