L’Afrique face au changement climatique

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La seule planète où peuvent vivre les humains est la planète Terre. Parce qu’il y a ces éléments essentiels : l’eau, l’air, la terre et la lumière, la chaleur grâce au soleil. Sans eux, la vie ne serait pas possible. Or ces dernières années, la terre est en souffrance. Le principal responsable, c’est l’homme. La révolution industrielle a provoqué un terrible dérèglement climatique. L’Afrique, même si le continent est le moins pollué au monde, puisqu’il contribue pour moins de 4% aux émissions de gaz à effet de serre, est celui qui en subit les plus graves conséquences. 

En effet, les conséquences du changement climatique sur le continent sont multiples et dévastatrices. À l’avenir, l’aggravation du dérèglement climatique va rendre encore plus difficile la lutte contre la pauvreté. Pour la sécurité alimentaire, les productions agricoles risquent d’être plus faibles en raison de périodes de sécheresse de plus en plus longues. 

L’eau et le changement climatique sont régulièrement cités parmi les crises les plus graves que l’humanité aura à affronter lors des prochaines décennies. Ce sont les régions les plus arides qui en paieront le prix fort et elles sont en Afrique. Le manque d’eau pourrait conduire à des migrations climatiques. Selon l’OIM, les catastrophes climatiques déplacent déjà entre 21 et 24 millions d’être humain par an. Ajoutons encore la déforestation, les magnifiques forêts à perte de vue, des étendues de verdure qui pourraient disparaître.

Les impacts du changement climatique

Les principaux impacts de la variabilité climatique sont les suivants.

1. La sécheresse et les inondations

L’augmentation des températures et la probabilité accrue d’événements météorologiques extrêmes résultant du changement climatique vont sans aucun doute augmenter la menace de sécheresse, d’inondations et de pénurie d’eau en Afrique.

2. L’insécurité alimentaire

Des températures extrêmes différentes des conditions idéales peuvent avoir des conséquences néfastes sur la production agricole. Cela peut réduire le rendement des cultures et augmenter le prix des aliments. La FAO souligne que des changements de pratiques agricoles devront être opérés pour répondre à ces impacts dans les pays africains. En outre, l’insécurité alimentaire entraîne des migrations massives pour trouver des terres exploitables et déclenche des conflits territoriaux. 

3. La santé humaine et l’apparition de maladies

Le changement climatique pourrait affecter négativement la santé humaine en Afrique de multiples façons, en exacerbant la malnutrition, en contribuant à la mauvaise qualité de l’air, à la pollution de l’eau potable, en modifiant la répartition géographique des agents pathogènes et des vecteurs de maladies infectieuses. 

La pollution de l’air est devenue un problème de plus en plus grave dans les grandes villes africaines. En 2015, la pollution de l’air ambiant a contribué à environ 4 % des décès en Afrique du Sud. Des températures plus élevées sont associées à une augmentation des allergènes en suspension dans l’air, ce qui peut exacerber l’asthme, la rhinite allergique, la conjonctivite allergique et la dermatite atopique.  

Plusieurs microbes infectieux et leurs vecteurs sont connus pour être directement sensibles à la fois à la température et à l’humidité, et en tant que tel, la répartition géographique de ces agents pathogènes est fortement influencée par les variations climatiques régionales. Parmi les maladies ayant trait au changement climatique, il y a la propagation du paludisme, suite à la montée des températures et les inondations. 

4. Les ressources en eau

Le lien entre le changement climatique et ses effets sur les ressources en eau s’établit à travers les extrêmes climatiques tels que sécheresses, orages violents, inondations etc. Le changement climatique pourrait impacter les ressources en eau à travers la quantité, la variabilité, l’accès, la forme et l’intensité des précipitations.

En effet, les impacts du changement climatique dans le domaine de l’eau sont déjà visibles un peu partout à travers le monde, en Californie, au Brésil, dans les pays du Sahel… Dans la région de la Méditerranée, des réductions des précipitations sont enregistrées avec une accentuation des phénomènes climatiques extrêmes. De même, le réchauffement climatique a un impact négatif sur la régularité des débits des rivières, qui jadis étaient alimentés par la fonte des neiges. D’un autre côté, le changement climatique réduit le pouvoir auto-épurateur des cours d’eau, ce qui accentue les problèmes de pollution de l’eau.

La baisse de la disponibilité de la ressource en eau dans les régions qui connaîtront une baisse du ruissellement aura pour conséquence l’accroissement des conflits entre les différents usages de l’eau.

5. La dégradation des terres et la désertification

La dégradation des terres aggravée par le changement climatique conduit à une réduction importante de la capacité productive des terres pour la production des cultures.

Les facteurs de dégradation des terres liés au changement climatique comprennent les changements de température, l’intensité des précipitations, les tempêtes de vent et les modifications de la distribution et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. La modification des régimes pluviométriques entraîne des changements dans la couverture et la composition de la végétation et déclenche des processus tels que l’érosion des sols agricoles.

Dans la région du Sahel, la surexploitation des ressources en eau, des terres, des forêts, et des pâturages ont eu pour effet de faire disparaître la biodiversité existante, d’accélérer l’érosion des sols liée au vent et à l’eau et d’accroître la vitesse du phénomène de désertification.

En Afrique du Nord, la détérioration des conditions climatiques a déjà contribué à l’avancée de la désertification, et forcé des populations à migrer en direction des zones côtières les plus peuplées du nord. Ainsi, des terres fertiles qui pourraient être utilisées à des fins agricoles, sont occupées par des habitations urbaines.

6. La perte de la biodiversité

En effet, l’ensemble des six facteurs principaux qui affectent la biodiversité en Afrique – changement climatique, perte d’habitat, surexploitation, pollution, espèces exotiques envahissantes et commerce illégal d’espèces sauvages – devraient s’intensifier dans le futur. 

La hausse des températures, la diminution des précipitations, l’allongement des saisons sèches et l’augmentation du risque incendie qui en résulte sont susceptibles de devenir d’importants facteurs de changement pour les écosystèmes. Par exemple, le changement climatique contribue au déclin des populations d’amphibiens, en raison de la réduction drastique du volume d’eau, suite à des conditions de sécheresse persistante, combinée à l’intensification des activités humaines le long des côtes.

7. Les forêts

Les forêts contribuent de manière significative à l’atténuation du changement climatique grâce à leurs puits de carbone et leur fonction de stockeuses de carbone. Ils jouent également un rôle crucial dans la réduction des vulnérabilités et le renforcement de l’adaptation des populations et des écosystèmes aux changements et à la variabilité climatique.

8. Les ressources marines et côtières

Les océans, les mers et les zones côtières constituent une composante intégrale et essentielle de l’écosystème de la planète et sont indispensables pour sa durabilité. La surexploitation et la dégradation des écosystèmes marins et côtiers ainsi que le réchauffement climatique mènent à la montée du niveau de la mer et entraînent la destruction des écosystèmes, l’intrusion d’eau salée, la salinisation des terres arables et des infrastructures; et appauvrissent davantage les communautés locales qui dépendent de ces ressources.

9. Le transport

Le développement des systèmes de transport durables, y compris des systèmes d’énergie multiforme, les systèmes de transport de masse, des carburants et des véhicules écolos, ainsi que des systèmes de transport améliorés dans les zones rurales font partie intégrante de toute bonne stratégie de changement climatique.

10. La gestion de déchets

La gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets est cruciale pour la protection de la santé humaine et de l’environnement. Cependant de nombreux pays africains n’ont pas de capacités pour la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets tout au long de leur cycle de vie.

11. Le tourisme

Le climat détermine le choix des destinations de voyages d’agrément pour la plupart des touristes. Le changement climatique va donc avoir des conséquences économiques directes pour certains pays qui dépendent de l’industrie touristique.

12. L’industrie

Grâce à sa base industrielle faible, l’Afrique est notée par la CCNUCC comme étant le plus faible émetteur de gaz à effet de serre. Par conséquent, l’Afrique est le seul continent aux potentiels de crédits de carbone les plus élevés et donc, propice à l’industrialisation. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’agriculture et les industries extractives seraient en tête des secteurs vulnérables.

Le coût de l’inaction 

Si les mesures fermes ne sont pas prises, le changement climatique risque de menacer les changements durement obtenus et de compromettre les aspirations à la croissance du continent africain. Les sécheresses, les inondations et les cyclones appauvrissent les africains et créent des pièges de pauvreté durable.

Face aux changements climatiques, le coût de l’inaction sera plus élevé que le coût de la prévention. Une approche proactive de résilience face aux Changements climatiques offre des retombées économiques tout en prévenant les catastrophes climatiques onéreuses.

S’adapter aux changements climatiques

Il n’est pas trop tard, les africains peuvent encore renverser la tendance et s’adapter aux changements climatiques. L’Afrique dispose en effet de véritables ressources naturelles, les terres riches, les forêts, les rivières, les marécages, les lacs, la faune et la flore. Ils sont essentiels à la survie des communautés et ne peuvent être protéger qu’à condition qu’un pays bénéficie d’une gouvernance responsable.

Il y a de nombreuses mesures que les pays africains peuvent prendre pour s’adapter au changement climatique :

1. Renforcer les systèmes de gestion des ressources en eau 

En Afrique, le changement climatique peut entraîner une augmentation de la fréquence et de l’intensité des périodes de sécheresse, ainsi qu’une baisse de la disponibilité de l’eau. Il est donc important de renforcer les systèmes de gestion de l’eau, par exemple en développant des technologies d’irrigation efficaces ou en construisant des réservoirs d’eau.

2. Améliorer la résilience des cultures 

Les variations climatiques peuvent affecter la production agricole en Afrique. Il est donc important de mettre en place des stratégies pour rendre les cultures plus résilientes, par exemple en utilisant des variétés de semences plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes ou en mettant en place des systèmes de irrigation efficaces.

3. Renforcer la résilience des infrastructures 

Le changement climatique peut entraîner des catastrophes naturelles, telles que des inondations ou des ouragans, qui peuvent endommager les infrastructures. Il est donc important de renforcer la résilience de ces infrastructures, par exemple en construisant des routes et des bâtiments plus solides et en développant des plans de gestion des catastrophes.

4. Favoriser l’adoption de pratiques durables 

Les pratiques durables, comme l’agriculture biologique ou l’utilisation de technologies propres, peuvent contribuer à atténuer les effets du changement climatique. Il est donc important de promouvoir l’adoption de ces pratiques dans les pays africains.

5. Renforcer les capacités de gestion des risques

Pour s’adapter au changement climatique, il est important de disposer de systèmes de gestion des risques efficaces pour prévoir et gérer les catastrophes naturelles. Cela peut inclure la mise en place de systèmes d’alerte précoce, la formation des communautés à la gestion des risques et la mise en place de plans d’urgence.

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