La civilisation chinoise, née au XIIIe siècle avant J.-C. avec les dynasties Shang et Zhou, s’est consolidée en 221 avant J.-C. avec la dynastie Qin, marquant le début de l’ère impériale jusqu’à la chute des Qing en 1912. Affaiblie au XIXe siècle par des crises internes et l’impérialisme étranger, la dynastie Qing s’effondre après la Révolution de 1911, donnant naissance à une république instable sous Sun Yat-sen et le Kuomintang (KMT). La guerre civile entre le KMT de Chiang Kai-shek et le Parti communiste chinois (PCC), aggravée par l’invasion japonaise (1937-1945), culmine avec la victoire du PCC en 1949 sous Mao Zedong.
Mao instaure un régime socialiste autocratique, mais ses politiques, comme le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle, causent des millions de morts. Après sa mort en 1976, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et Hu Jintao orientent la Chine vers une économie de marché, propulsant une croissance spectaculaire (9 % par an en moyenne jusqu’en 2021), sortant 800 millions de personnes de la pauvreté. En 2011, la Chine devient la deuxième économie mondiale. Sous Xi Jinping, au pouvoir depuis 2012, la Chine renforce son influence globale via l’Initiative Ceinture et Route, tout en maintenant un contrôle politique strict. En 2018, la suppression des limites de mandats permet à Xi de prolonger son pouvoir.
Géographie
La Chine est située en Asie de l’Est et couvre une superficie d’environ 9,6 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait le troisième ou quatrième plus grand pays du monde selon les critères de mesure. Elle partage ses frontières terrestres avec 14 pays, un record mondial à égalité avec la Russie, notamment avec la Russie, Vietnam, Laos, Birmanie, Inde, Bhoutan, Népal, Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan, Kirghizistan, Kazakhstan, Mongolie et Corée du Nord. Sa façade maritime s’étend sur l’océan Pacifique, bordant la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale.
Le relief chinois est extrêmement diversifié. À l’ouest, on trouve des chaînes de montagnes parmi les plus hautes du monde, notamment l’Himalaya, où se situe le mont Everest, point culminant de la planète. Le plateau tibétain, surnommé « le toit du monde », occupe une grande partie de l’ouest. Vers l’est, les terres s’aplanissent en vastes plaines et bassins fluviaux fertiles, comme ceux du Yangtsé et du Fleuve Jaune, qui sont essentiels à l’agriculture et à la population chinoise.
Le climat varie grandement selon les régions : il est désertique et semi-aride dans le nord-ouest, continental dans le nord, subtropical humide dans le sud-est, et tropical dans les régions les plus méridionales. Cette diversité géographique et climatique contribue à la richesse écologique et culturelle du pays.
Les gens et la société
La Chine est le pays le plus peuplé du monde, avec une population dépassant 1,4 milliard d’habitants. Cette population est caractérisée par une grande diversité ethnique : les Han représentent environ 91 % des habitants, tandis que les 55 autres groupes ethniques reconnus, tels que les Zhuang, les Ouïghours, les Mongols, les Tibétains et les Miao, contribuent à la richesse culturelle du pays.
La langue officielle est le mandarin standard, utilisé dans l’administration, l’éducation et les médias. Cependant, de nombreux dialectes et langues régionales sont parlés à travers le pays, reflétant cette diversité ethnique. La société chinoise est profondément marquée par des traditions anciennes, notamment le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme, qui influencent encore les valeurs sociales et familiales.
La Chine connaît une urbanisation rapide : plus de 60 % de la population vit aujourd’hui en milieu urbain, avec des mégapoles comme Pékin, Shanghai, Guangzhou, Shenzhen et Chongqing qui comptent chacune plusieurs millions d’habitants. Cette urbanisation s’accompagne de transformations économiques et sociales majeures, mais aussi de défis tels que les inégalités régionales et la gestion des migrations internes.
La population chinoise vieillit progressivement, conséquence de décennies de politique de l’enfant unique (qui a été assouplie ces dernières années). L’espérance de vie moyenne est d’environ 77 ans, et la société doit désormais faire face aux enjeux liés à ce vieillissement démographique.
Environnement
La Chine fait face à des défis environnementaux majeurs en raison de son industrialisation rapide et de son urbanisation massive. La pollution de l’air, notamment dans les grandes villes, est un problème récurrent qui affecte la santé publique et la qualité de vie. La pollution de l’eau, la déforestation, la dégradation des sols et la perte de biodiversité sont également des préoccupations importantes.
Le pays présente une grande diversité écologique grâce à ses vastes territoires et ses multiples zones climatiques, allant des déserts arides du nord-ouest aux forêts subtropicales du sud-est. La Chine abrite plusieurs parcs nationaux et réserves naturelles destinés à protéger cette biodiversité.
Consciente de ces enjeux, la Chine s’est engagée dans des politiques environnementales ambitieuses, notamment en investissant massivement dans les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité) et en mettant en place des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le pays joue un rôle clé dans les accords internationaux sur le climat, comme l’Accord de Paris.
Par ailleurs, la Chine doit gérer des ressources naturelles limitées, notamment en eau douce, qui est inégalement répartie sur son territoire. La gestion durable de ces ressources est un enjeu crucial pour son développement futur.
Gouvernement
La Chine est une république socialiste à parti unique, dirigée par le Parti communiste chinois (PCC) depuis 1949. Le système politique est fortement centralisé, avec un pouvoir concentré autour du Parti communiste, qui exerce une influence prépondérante sur toutes les institutions de l’État.
La capitale du pays est Pékin, où siègent les principales institutions gouvernementales, notamment le président de la République, le Premier ministre, et l’Assemblée populaire nationale, qui est le plus haut organe législatif. Le président de la République est également secrétaire général du Parti communiste, ce qui renforce l’unité du pouvoir politique.
Administrativement, la Chine est divisée en 22 provinces, 5 régions autonomes (comme le Tibet et le Xinjiang), 4 municipalités directement contrôlées (Pékin, Shanghai, Tianjin, Chongqing) et 2 régions administratives spéciales (Hong Kong et Macao), qui bénéficient d’un certain degré d’autonomie.
Le système judiciaire est également sous contrôle du Parti, et les libertés politiques sont limitées, avec une surveillance stricte des médias et d’Internet. Sur la scène internationale, la Chine défend fermement sa souveraineté et son modèle politique, tout en cherchant à accroître son influence mondiale.
Économie
La Chine est aujourd’hui la deuxième plus grande économie mondiale en termes de produit intérieur brut (PIB) nominal, et la première en parité de pouvoir d’achat. En 2024, le PIB chinois a atteint environ 13 490 milliards de yuans, soit environ 18 770 milliards de dollars américains, marquant une croissance de 5 % par rapport à 2023. Pour 2025, le PIB est attendu à près de 18 685 milliards de dollars, avec un objectif officiel de croissance économique fixé à 5 %.
Le PIB par habitant en Chine s’élève à environ 13 300 dollars en 2024, ce qui reste modeste comparé aux pays développés, mais traduit une forte progression ces dernières décennies.
Composition du PIB par secteur (2024 estimations)
- Services : environ 54 % du PIB, en forte croissance, notamment dans la finance, le commerce, le tourisme et les technologies de l’information.
- Industrie : environ 39 % du PIB, avec une diversification allant de la production manufacturière lourde (acier, ciment, machines) aux technologies de pointe (électronique, télécommunications, intelligence artificielle).
- Agriculture : environ 7 % du PIB, toujours importante pour la production de riz, blé, maïs et produits aquacoles.
Industries clés
La Chine est le premier exportateur mondial, avec un secteur manufacturier dominant qui inclut l’électronique, les machines, les textiles, les produits chimiques et les équipements de transport. Les industries technologiques sont en plein essor, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, des semi-conducteurs, et des énergies renouvelables.
Exportations et importations
- Exportations : En 2024, les exportations ont continué de soutenir la croissance, avec une progression notable de près de 7,8 % prévue pour 2025, bien que sous pression des droits de douane et mesures protectionnistes.
- Importations : Elles devraient croître plus modérément, autour de 2 % en 2025, reflétant une demande intérieure encore fragile et des ajustements dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Cartographie des grandes villes et pôles industriels
La Chine s’organise autour de plusieurs grandes régions urbaines et industrielles, chacune jouant un rôle spécifique dans l’économie nationale et mondiale. Ces pôles sont souvent répartis selon des axes géographiques stratégiques, avec des spécialisations économiques qui reflètent l’histoire, les ressources et les politiques locales.
Pôle Est / Côtier
La côte est de la Chine concentre les principales métropoles économiques du pays. Shanghai, la plus grande ville chinoise, est la capitale économique et financière. Son port est l’un des plus actifs au monde, facilitant un commerce international intense. Shanghai est également un centre technologique en pleine expansion, attirant des investissements dans la finance, la recherche et les nouvelles technologies.
À proximité, Hangzhou s’est imposée comme un centre technologique majeur, notamment grâce à la présence d’Alibaba, le géant du commerce en ligne et du cloud computing. Suzhou et Wuxi, situées dans la province du Jiangsu, sont des bastions de la fabrication électronique et du textile, avec un tissu industriel dense et diversifié. Ningbo, quant à elle, est un port majeur et un centre logistique clé, jouant un rôle essentiel dans l’import-export.
Pôle Sud
Le Sud de la Chine est un autre moteur industriel puissant. Shenzhen, ville emblématique de la réforme économique, est souvent surnommée la « Silicon Valley » chinoise. Elle abrite des entreprises technologiques de premier plan telles que Huawei et Tencent, et est un centre mondial de la fabrication de matériel électronique.
Guangzhou, la capitale du Guangdong, est un centre industriel diversifié, spécialisé dans l’automobile, le textile et la chimie. Dongguan, proche de Shenzhen, est un pôle industriel majeur dans l’électronique et la fabrication de composants, avec de nombreuses usines dédiées à la production pour l’exportation.
Pôle Nord
Au Nord, Pékin (Beijing) est la capitale politique de la Chine, mais aussi un centre important de recherche et technologie. Des entreprises comme Baidu y développent des innovations dans l’intelligence artificielle et les technologies numériques. Tianjin, proche de Pékin, est un port industriel majeur, avec des zones industrielles dédiées à la fabrication lourde et à la logistique.
Centre-Ouest
Le Centre-Ouest chinois est moins densément peuplé mais stratégiquement important. Chengdu est un centre industriel spécialisé dans l’agroalimentaire, l’aviation et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Chongqing, une des plus grandes villes du pays, est un pôle industriel lourd, avec des industries automobile, sidérurgique et chimique développées. Xi’an, ancienne capitale historique, est aujourd’hui un centre de pointe dans l’aérospatial et la technologie militaire.
Ces pôles illustrent la diversité et la complexité de l’industrialisation chinoise, qui combine des zones très modernes et technologiques avec des régions plus traditionnelles mais tout aussi stratégiques.
Les zones économiques spéciales (ZES)
Les zones économiques spéciales (ZES) ont été un levier fondamental dans la transformation industrielle et économique de la Chine. Créées dès 1980, ces zones ont été conçues pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) et expérimenter des modèles économiques plus libéraux au sein d’un système politique encore très centralisé. Elles ont offert des conditions fiscales avantageuses, une réglementation assouplie, ainsi qu’une infrastructure moderne, afin de favoriser la création d’emplois et le transfert de technologies.
Shenzhen est la première et la plus emblématique de ces zones. Située à la frontière avec Hong Kong, elle est passée en quelques décennies d’un petit village de pêcheurs à une métropole de plus de 20 millions d’habitants, devenue un centre mondial de l’innovation technologique et de la fabrication high-tech. Le succès de Shenzhen a servi de modèle pour la création d’autres ZES à travers le pays.
Ces zones ont permis de piloter un capitalisme encadré par l’État, où le gouvernement chinois conserve un contrôle étroit tout en encourageant l’initiative privée et l’ouverture aux marchés internationaux. Elles ont joué un rôle clé dans la montée en puissance de la Chine comme « usine du monde », en facilitant l’implantation d’entreprises étrangères et en stimulant la production à grande échelle.
Au fil du temps, le modèle des ZES a été étendu et adapté, avec la création de zones pilotes dans des secteurs spécifiques comme les hautes technologies, la finance ou la logistique. Aujourd’hui, ces zones continuent d’être des moteurs essentiels de la croissance économique chinoise, tout en s’inscrivant dans une stratégie plus large de montée en gamme industrielle et d’innovation.
Secteurs industriels dominants
La Chine s’est imposée comme un géant industriel aux multiples facettes, avec plusieurs secteurs clés qui illustrent la diversité et la puissance de son appareil productif. Parmi les plus emblématiques figure l’électronique, où le pays est devenu un acteur incontournable. La fabrication de smartphones, notamment les iPhones pour Apple, ainsi que les produits de marques chinoises comme Huawei et Xiaomi, représente une part importante de la production mondiale. Cette industrie est soutenue par une chaîne d’approvisionnement sophistiquée, allant des composants semi-conducteurs aux assemblages finaux.
Le textile et l’habillement restent également des secteurs majeurs. La Chine est le premier exportateur mondial de vêtements et de tissus, grâce à une industrie capable de produire à grande échelle tout en intégrant progressivement des technologies plus avancées pour améliorer la qualité et la durabilité des produits.
L’automobile est un autre secteur en forte croissance. Des constructeurs chinois tels que Geely, BYD et Nio gagnent en notoriété, notamment dans le domaine des véhicules électriques, où la Chine est leader mondial. Ces entreprises collaborent souvent avec des partenaires étrangers, comme Tesla, pour accélérer leur développement technologique et conquérir les marchés internationaux.
Les énergies renouvelables constituent un secteur stratégique en expansion. La Chine est le premier producteur mondial de panneaux solaires et de batteries, soutenant ainsi la transition énergétique globale. Ce virage vers des technologies plus vertes s’inscrit dans une volonté de réduire la pollution tout en consolidant une nouvelle filière industrielle à forte valeur ajoutée.
Enfin, la sidérurgie et la chimie restent des piliers de l’industrie lourde chinoise, fournissant les matériaux nécessaires à la construction, à l’automobile et à d’autres secteurs manufacturiers. Cette diversité industrielle permet à la Chine d’exporter massivement des produits finis dans le monde entier, consolidant son rôle d’usine globale.
Logistique et commerce international
Le rôle de la Chine en tant que « usine du monde » ne serait pas possible sans un réseau logistique extrêmement développé et efficace. Ses ports maritimes figurent parmi les plus actifs et les plus modernes au monde, assurant la fluidité des échanges internationaux. Shanghai, avec son port colossal, est le premier port à conteneurs du globe, capable de traiter des dizaines de millions d’EVP (équivalent vingt pieds) par an. Ningbo, Shenzhen et Guangzhou complètent ce réseau côtier, formant un maillage logistique stratégique qui facilite l’importation des matières premières et l’exportation des produits finis vers les marchés mondiaux.
Au-delà des infrastructures portuaires, la Chine investit massivement dans les infrastructures terrestres et ferroviaires. La Belt and Road Initiative (BRI), ou « Nouvelles routes de la soie », est un projet ambitieux visant à renforcer les connexions commerciales entre la Chine et l’Asie, l’Europe, l’Afrique et au-delà. Cette initiative inclut la construction de corridors terrestres, maritimes et numériques, favorisant une intégration économique accrue.
Un exemple concret de cette dynamique est le développement des trains de fret reliant la Chine à l’Europe, notamment à destination de l’Allemagne. Ces trains parcourent environ 12 à 15 jours, bien plus rapidement que le transport maritime traditionnel, offrant une alternative logistique efficace pour certains produits industriels et composants électroniques. Cette accélération des échanges terrestres illustre la volonté chinoise de diversifier ses routes commerciales et de renforcer son influence économique globale.
Ainsi, la logistique et le commerce international sont des piliers essentiels qui soutiennent la position dominante de la Chine dans la production et l’exportation mondiale, tout en façonnant les flux commerciaux du XXIe siècle.
Rôle dans l’économie mondiale
La Chine occupe aujourd’hui une place centrale dans l’économie mondiale, tant par la taille de son marché que par son rôle dans les échanges internationaux. Elle est devenue le premier exportateur mondial, surpassant toutes les autres nations dans la fourniture de biens manufacturés. Cette position lui confère une influence considérable sur les chaînes d’approvisionnement globales, qui dépendent largement des usines chinoises pour la production de composants essentiels et de produits finis.
Sur le plan économique, la Chine est la deuxième puissance mondiale en termes de PIB nominal, juste derrière les États-Unis. Cette croissance rapide, soutenue par une industrialisation massive et une urbanisation accélérée, a permis à des centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté et d’accéder à une classe moyenne en expansion. Cette dynamique a aussi transformé la Chine en un acteur incontournable pour les investisseurs internationaux et les multinationales.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la dépendance mondiale vis-à-vis des usines chinoises. Lorsque les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées, de nombreuses industries à travers le monde ont ressenti les effets du ralentissement de la production chinoise. Cette crise a suscité des débats sur la résilience des chaînes logistiques et la nécessité pour certains pays de diversifier leurs sources d’approvisionnement.
Malgré ces défis, la Chine reste un fournisseur essentiel dans toutes les chaînes de valeur, couvrant des secteurs aussi variés que l’électronique, l’automobile, le textile, et les biens de consommation courante. Son rôle dans l’économie mondiale est donc à la fois stratégique et incontournable, façonnant les flux commerciaux et les dynamiques industrielles à l’échelle planétaire.
Défis et mutations actuels
Malgré son succès industriel et économique, la Chine fait face à de nombreux défis et mutations qui redessinent son rôle de « usine du monde ». L’un des phénomènes majeurs est la délocalisation partielle de certaines productions vers l’Asie du Sud-Est, notamment au Vietnam, au Bangladesh ou en Indonésie. Cette tendance est en partie liée à l’augmentation des coûts salariaux en Chine, qui réduit l’avantage compétitif traditionnel du pays basé sur une main-d’œuvre peu coûteuse.
Parallèlement, la Chine opère une montée en gamme industrielle. Plutôt que de se contenter de produire en masse des biens à faible valeur ajoutée, le pays investit massivement dans l’innovation technologique, les industries de pointe et l’économie numérique. Des secteurs comme l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, la robotique et les véhicules électriques sont au cœur de cette transformation, soutenue par des politiques publiques ambitieuses et un écosystème d’entreprises dynamiques.
Les tensions commerciales avec les États-Unis et certains pays occidentaux représentent un autre défi important. Les différends sur les droits de douane, les restrictions technologiques et les questions de sécurité nationale ont conduit à une guerre commerciale qui affecte les échanges et pousse la Chine à renforcer son autonomie technologique.
Enfin, la transition écologique est un enjeu crucial. La Chine est encore confrontée à des niveaux élevés de pollution industrielle, mais elle s’engage dans un virage vers une production plus verte et durable. Le développement des énergies renouvelables, la réduction des émissions de carbone et l’amélioration de l’efficacité énergétique font partie des priorités pour concilier croissance économique et respect de l’environnement.
Ces défis et mutations témoignent d’une Chine en pleine évolution, qui cherche à conserver sa place de leader industriel tout en s’adaptant aux nouvelles réalités économiques, sociales et environnementales du XXIe siècle.
La Chine, toujours l’usine du monde ?
La Chine reste indéniablement au cœur de l’industrie mondiale et conserve son statut d’« usine du monde », mais ce rôle évolue profondément. Le pays ne se contente plus d’être un simple atelier de production à bas coût ; il aspire désormais à monter en qualité, à innover et à s’imposer comme un leader technologique et économique global. Cette transformation s’accompagne d’ambitions géopolitiques affirmées, illustrées par son rôle croissant au sein des BRICS, son initiative des Nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative), et sa volonté d’étendre son influence économique et politique à l’échelle internationale.
Énergie
La Chine est le plus grand consommateur et producteur d’énergie au monde, un rôle clé qui accompagne son développement économique rapide. Son mix énergétique repose encore largement sur le charbon, qui représente environ 60 % de la consommation totale, ce qui en fait aussi le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre.
Cependant, la Chine investit massivement dans les énergies renouvelables pour diversifier ses sources et réduire son impact environnemental. Elle est aujourd’hui le leader mondial dans la production d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique. Le pays développe également son parc nucléaire, avec plusieurs centrales en construction ou en projet.
L’accès à l’électricité est quasi universel, même dans les zones rurales les plus reculées, grâce à un réseau électrique étendu et modernisé. La Chine s’efforce aussi de renforcer l’efficacité énergétique dans l’industrie et les transports.
Le gouvernement a fixé des objectifs ambitieux pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, ce qui implique une transformation profonde du secteur énergétique dans les décennies à venir.
Communications
La Chine possède l’un des réseaux de communications les plus vastes et avancés au monde. Le pays compte plus d’un milliard d’abonnés mobiles, ce qui en fait le plus grand marché téléphonique mondial. Les infrastructures de télécommunications sont modernes, avec un déploiement rapide de la technologie 5G, où la Chine est un acteur majeur grâce à ses entreprises comme Huawei et ZTE.
Internet est largement accessible, avec plus de 1 milliard d’internautes, mais il est fortement régulé par le gouvernement. Le « Grand Firewall » chinois contrôle l’accès à de nombreux sites étrangers et impose une surveillance stricte des contenus en ligne. Malgré cela, la Chine dispose d’un écosystème numérique dynamique avec des géants technologiques comme Tencent, Alibaba et Baidu, qui dominent les services en ligne, le commerce électronique et les réseaux sociaux.
Les médias traditionnels sont majoritairement sous contrôle étatique, avec une forte présence de la propagande officielle. Toutefois, les plateformes numériques offrent de nouvelles formes d’expression, même si elles restent surveillées.
Transport
La Chine dispose d’un réseau de transport parmi les plus vastes et modernes au monde, essentiel pour soutenir son développement économique et sa population nombreuse. Le pays a développé un réseau ferroviaire à grande vitesse (TGV) qui est le plus long au monde, avec plus de 40 000 kilomètres de voies. Ces trains relient efficacement les grandes villes et régions, facilitant les déplacements rapides et le commerce intérieur.
Le réseau routier est également très développé, avec des milliers de kilomètres d’autoroutes modernes qui connectent les provinces et les zones urbaines. Le transport routier reste un pilier majeur pour le transport de marchandises et de personnes.
En matière d’aviation, la Chine possède plusieurs aéroports internationaux de grande envergure, dont ceux de Pékin, Shanghai et Guangzhou, qui figurent parmi les plus fréquentés au monde. Le pays continue d’investir dans la construction de nouveaux aéroports pour répondre à la demande croissante.
Enfin, la Chine est une puissance maritime majeure, avec certains des ports les plus actifs au monde, comme Shanghai, Ningbo-Zhoushan et Shenzhen. Ces infrastructures portuaires jouent un rôle crucial dans le commerce international, faisant de la Chine un acteur clé dans la logistique mondiale.
Militaire et sécurité
La Chine possède la plus grande armée active au monde en termes d’effectifs, connue sous le nom d’Armée populaire de libération (APL). Elle comprend des forces terrestres, navales, aériennes, ainsi que des unités de missiles stratégiques et de cyberdéfense. Le pays a considérablement modernisé ses capacités militaires au cours des dernières décennies, investissant dans des technologies avancées telles que les missiles balistiques, les sous-marins nucléaires, les avions de chasse de cinquième génération et les systèmes de défense antimissile.
Le budget militaire chinois est le deuxième plus important au monde, après celui des États-Unis, ce qui reflète l’importance accordée à la sécurité nationale et à la projection de puissance régionale et mondiale. La Chine met également l’accent sur la sécurité intérieure, avec une surveillance étroite des populations et une gestion rigoureuse des questions liées à la stabilité sociale.
Sur le plan international, la Chine joue un rôle croissant dans la sécurité régionale, notamment en mer de Chine méridionale, où elle revendique plusieurs territoires contestés. Elle participe aussi à des opérations de maintien de la paix de l’ONU et développe des partenariats militaires avec divers pays.
Espace
La Chine est devenue une puissance spatiale majeure, avec un programme spatial ambitieux qui progresse rapidement. Depuis le lancement de son premier satellite en 1970, le pays a développé une série de missions spatiales remarquables, incluant des vols habités, des missions lunaires et des explorations martiennes.
La Chine a lancé plusieurs missions lunaires, dont des atterrissages robotiques sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. Elle construit également sa propre station spatiale habitée, appelée Tiangong, qui devrait être pleinement opérationnelle dans les prochaines années. Ce projet souligne l’ambition de la Chine de devenir un acteur autonome dans l’exploration spatiale.
Le pays investit aussi dans les satellites de communication, d’observation de la Terre et de navigation, renforçant ainsi ses capacités technologiques et militaires. Le programme spatial chinois est un élément clé de sa stratégie globale de développement scientifique et technologique.
Questions transnationales
La Chine joue un rôle central dans de nombreuses questions transnationales qui façonnent le monde contemporain. En tant que deuxième économie mondiale et puissance politique majeure, elle est un acteur incontournable dans le commerce international, la sécurité régionale en Asie, les enjeux climatiques et la gouvernance mondiale.
Sur le plan commercial, la Chine est un partenaire clé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et un membre actif de nombreuses organisations internationales, telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le G20 et les BRICS. Sa politique étrangère met l’accent sur la coopération économique, notamment à travers l’initiative « la Ceinture et la Route », qui vise à renforcer les infrastructures et les échanges entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique et au-delà.
En matière de sécurité, la Chine est impliquée dans des différends territoriaux, notamment en mer de Chine méridionale, ce qui suscite des tensions avec certains pays voisins et les États-Unis. Elle participe également à des missions de maintien de la paix de l’ONU et développe des partenariats militaires internationaux.
Concernant l’environnement, la Chine est un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique. Elle s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060 et investit massivement dans les énergies renouvelables, tout en devant concilier croissance économique et protection de l’environnement.