Cela fait près de 80 ans que des centaines de soldats Noirs Ouest-Africains qui se sont battus pour la libération de la France contre l’Allemagne Nazie pendant la seconde guerre mondiale ont été tués de sang-froid par leurs collègues officiers Français blancs au Sénégal en 1944 dans ce qu’on appelle le Massacre de Thiaroye. C’est l’histoire de la façon dont la France a traité ses soldats Noirs et a pris leur vie parce qu’ils réclamaient leurs droits. Comment elle l’a ensuite dissimulée et effacée des programmes scolaires en tentant de nier l’histoire et d’alléger la conscience de la nation.
Connue sous le nom de tirailleurs sénégalais, c’étaient des volontaires et les conscrits des anciennes colonies françaises servant dans l’infanterie coloniale de l’armée française, en particulier les soldats venaient de Guinée, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Tchad, Bénin, Gabon, Côte d’ivoire, République Centrafricaine et Togo. Ceux qui ont été tués étaient tous des prisonniers de guerre détenus dans les camps de l’Allemagne Nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient ensuite été libérés par les Nazis et transférés dans un centre de détention à Thiaroye, à la périphérie de la capitale sénégalaise.
Les soldats étaient révoltés et ont exigé un salaire égal aux soldats blancs en plus de leurs salaires et pensions impayés. Et donc ce qui était un appel à la justice a été traduit par les Français comme une mutinerie. Dans la nuit du 30 novembre 1944, des officiers blancs Français ont tué leurs collègues Noirs détenus à Thiaroye. Les Français admettent que 35 sont morts mais les anciens combattants disent qu’au moins 300 soldats Noirs Africains ont été tués.
Il a fallu 62 ans à la France pour enfin leur offrir des pensions correctes. En 2012, François Hollande a officiellement reconnu l’incident le décrivant comme une répression sanglante, offrant aux sénégalais, les photocopies des archives militaires détaillant l’événement. Toutefois, les excuses officielles du président Hollande n’ont pas précisé qui a tué les soldats Africains et pourquoi. Il n’y a aucune mention de l’incident dans les livres d’histoire Français et ce n’est certainement pas enseigné dans les écoles. Même un film réalisé sur le Massacre de Thiaroye en 1988 a été interdit en France pendant une décennie.
La réalité est que le problème est profondément enraciné et se reflète dans le chauvinisme colonial français et le sectarisme de ses les dirigeants qui ont tenté de renier l’histoire. Le prédécesseur de Hollande, Nicolas Sarkozy avait déclaré lors d’une visite au Sénégal que : « L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ». Il a aussi dit que: « le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance ». Mais les Noirs et les Arabes étaient plus nombreux que les blancs dans l’Armée française de la Libération, cette armée qui a libéré la France après qu’elle ait été occupée par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le massacre de Thiaroye a été un événement profondément tragique et injuste, et il reste un chapitre controversé et douloureux de l’histoire du Sénégal et de la région élargie de l’Afrique de l’Ouest. Il rappelle la relation souvent tumultueuse entre les puissances coloniales et les peuples qu’elles dirigeaient, et l’impact durable de ces événements historiques sur la société moderne.
Sans surprise, il y a très peu de mention des rôles des anciennes colonies françaises dans les Guerres Mondiales. La lutte pour que l’élite française puisse assumer son sombre passé colonial continue. L’actuel président Emmanuel Macron a récemment déclaré que son pays ne s’excuserait pas pour ses atrocités de masse. La France a un problème avec son passé qu’elle doit assumer pour prendre ses responsabilités.