Le marché mondial des Smartphones : 70% des téléphonees au monde sont fabriqués en Chine

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Le marché mondial des smartphones est dominé par quelques grandes marques qui se partagent la majorité des ventes, mais il est aussi marqué par une diversité d’acteurs, notamment chinois, coréens, américains et émergents.

1. Samsung : le leader mondial en volume

Samsung, le géant sud-coréen, est le leader mondial en termes de volume de ventes. En 2025, il détient environ 20 % du marché mondial avec plus de 60 millions d’unités expédiées au premier trimestre, grâce à une large gamme de smartphones allant de l’entrée de gamme aux modèles haut de gamme comme le Galaxy S25. Samsung adopte une stratégie d’inondation du marché avec plusieurs centaines de références, ce qui lui permet de toucher un large public, notamment en Afrique où ses modèles milieu et entrée de gamme sont très populaires.

2. Apple : le champion du haut de gamme

Apple reste le deuxième plus grand fabricant mondial avec environ 19 % du marché. La marque à la pomme se distingue par ses iPhones très prisés dans les segments premium, avec une forte popularité en Amérique du Nord, en Europe et dans certaines parties de l’Afrique. Apple mise sur l’innovation technologique et un écosystème fermé qui fidélise ses utilisateurs. Malgré une gamme moins étendue que Samsung, ses ventes restent très solides, notamment avec les derniers modèles comme l’iPhone 16.

3. Xiaomi et les marques chinoises en forte croissance

Xiaomi, Oppo, Vivo, et Transsion (leader en Afrique) représentent ensemble une part croissante du marché mondial, totalisant plus de 40 % des ventes. Xiaomi, en particulier, s’est imposé grâce à des smartphones offrant un excellent rapport qualité-prix, avec des modèles innovants et compétitifs. Transsion, quant à elle, est un acteur majeur en Afrique avec ses marques Tecno, Infinix et Itel, adaptées aux besoins et budgets locaux, ce qui lui confère une position privilégiée sur ce continent.

4. Autres acteurs notables

D’autres marques comme Google, Motorola, Honor ou Realme jouent également un rôle important, notamment sur des segments spécifiques ou des marchés régionaux. Google, par exemple, se distingue par ses smartphones Pixel intégrant les dernières innovations logicielles d’Android. Motorola, propriété de Lenovo, continue de proposer des modèles accessibles et performants, tandis qu’Honor, anciennement filiale de Huawei, regagne du terrain en proposant des smartphones dans toutes les gammes de prix.

La chaîne d’approvisionnement mondiale : un écosystème complexe dominé par la Chine

Un réseau mondial de production et de composants

La production d’un smartphone nécessite plus de 70 matériaux différents, allant des métaux rares au verre, en passant par le silicium et les plastiques. Ces matières premières sont extraites et raffinées dans plusieurs régions du monde, notamment en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. Par exemple, certains minerais stratégiques comme le cobalt ou le lithium, essentiels pour les batteries, proviennent souvent d’Afrique, ce qui souligne l’importance du continent dans cette chaîne globale.

Les composants clés, tels que les puces électroniques, sont fabriqués dans des pays spécialisés. Taïwan, par exemple, est un leader mondial dans la fabrication des semi-conducteurs avancés, avec des entreprises comme TSMC qui produisent les processeurs utilisés par Apple, Qualcomm et d’autres. Le Japon et la Corée du Sud fournissent également des composants essentiels comme les écrans OLED et les capteurs photo.

La Chine, plaque tournante de l’assemblage et de la fabrication de masse

La Chine concentre la majorité des usines d’assemblage final, grâce à un écosystème industriel intégré qui regroupe sous un même toit fournisseurs, fabricants et logisticiens. Les grandes usines de Foxconn, Pegatron ou Luxshare assemblent les smartphones pour la plupart des grandes marques mondiales, y compris Apple, Samsung, Xiaomi et bien d’autres.

Cette concentration permet une grande efficacité et une flexibilité dans la production, avec la capacité de répondre rapidement aux demandes du marché. Même si certaines marques cherchent à diversifier leur production vers l’Inde ou le Vietnam, la majorité des composants et des étapes clés restent liées à la Chine.

Une dépendance mondiale aux chaînes asiatiques

Cette organisation mondiale de la production crée une forte dépendance des fabricants occidentaux et internationaux vis-à-vis des chaînes asiatiques, notamment chinoises. Par exemple, même Apple, entreprise américaine, dépend largement de la Chine pour l’assemblage et la fourniture de composants. Cette dépendance est source de vulnérabilités, comme l’ont montré les perturbations liées à la pandémie de Covid-19 ou les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Enjeux géopolitiques et économiques

La domination chinoise dans la fabrication des smartphones s’inscrit dans un contexte géopolitique et économique marqué par une rivalité intense entre grandes puissances, notamment la Chine et les États-Unis. Cette compétition dépasse largement le simple secteur industriel pour toucher à la souveraineté technologique, à la sécurité nationale et à l’influence globale.

La stratégie chinoise : industrialisation avancée et souveraineté technologique

Depuis l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce en 2001, le pays a engagé une transformation profonde de son industrie. Le plan « Made in China 2025 », lancé en 2015, vise à faire de la Chine une superpuissance technologique dans dix secteurs stratégiques, dont la robotique, l’intelligence artificielle, les véhicules électriques, mais aussi la fabrication de smartphones et de composants électroniques.

En 2025, cette stratégie porte ses fruits : la Chine a automatisé massivement ses usines, avec des sites comme Foxconn à Zhengzhou produisant un smartphone par seconde grâce à une robotisation à 90 % des tâches. Le pays installe près de 300 000 robots industriels par an, bien plus que tout autre pays, et développe ses propres technologies de pointe, notamment dans la gravure de puces en 3 nm par SMIC, malgré les embargos américains.

Cette montée en puissance s’accompagne d’une volonté claire d’autonomie, avec des investissements massifs dans la recherche et le développement pour réduire la dépendance aux technologies étrangères, notamment dans les semi-conducteurs et les logiciels. Pékin cherche aussi à exporter ses normes technologiques (5G, IA) via ses initiatives internationales, renforçant ainsi son soft power.

La position des États-Unis et la rivalité technologique

Les États-Unis restent les leaders mondiaux en matière de marques et d’innovation technologique, avec Apple en tête, mais ils subissent la montée en puissance des fabricants chinois. En 2025, Apple voit ses ventes d’iPhone reculer en Chine, notamment à cause des subventions locales favorisant les marques chinoises comme Xiaomi, Huawei, Oppo et Vivo. Cette situation illustre la complexité de la chaîne d’approvisionnement et la dépendance américaine à la production chinoise, malgré les efforts pour diversifier la fabrication vers l’Inde ou le Vietnam.

Washington a imposé des restrictions sur les exportations de puces et technologies sensibles vers la Chine, dans le cadre d’une guerre commerciale et technologique qui vise à freiner l’essor chinois. Cette situation pousse les deux puissances à renforcer leurs capacités nationales, à rapatrier certaines productions et à redéfinir les alliances industrielles.

L’impact sur les marchés émergents et l’Afrique

Dans ce contexte, les marques chinoises jouent un rôle clé sur les marchés émergents, notamment en Afrique. Transsion, avec ses marques Tecno, Infinix et Itel, domine le marché africain en proposant des smartphones adaptés aux besoins locaux, à des prix accessibles. Cette dynamique contribue à une démocratisation rapide de l’accès à la téléphonie mobile sur le continent, tout en renforçant l’influence économique et technologique de la Chine en Afrique.

Perspectives d’avenir : évolutions et tendances du marché mondial des smartphones

Le marché mondial des smartphones entre dans une phase de maturation, avec une croissance modérée mais des transformations majeures qui redessinent le paysage industriel et commercial. En 2025, plusieurs tendances clés influencent l’évolution du secteur, tant au niveau des volumes que des technologies et des comportements des consommateurs.

Une croissance mondiale atone mais soutenue par les marchés émergents

Selon les dernières prévisions, la croissance des ventes mondiales de smartphones devrait être faible en 2025, avec une hausse estimée entre 0,6 % et 2,5 % selon les sources. Cette croissance modérée s’explique par plusieurs facteurs :

  • La saturation des marchés développés, où la pénétration des smartphones est déjà élevée.
  • L’allongement des cycles de renouvellement des appareils, les consommateurs gardant leur téléphone plus longtemps.
  • La montée en puissance du marché de l’occasion et du reconditionné, qui cannibalise en partie les ventes de neuf.

Cependant, cette croissance est portée par les marchés émergents, notamment en Afrique, en Inde, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine, où la demande continue d’augmenter grâce à une population jeune, une urbanisation rapide et l’expansion des réseaux mobiles 4G et 5G. En Afrique, par exemple, la pénétration des smartphones progresse rapidement, soutenue par des marques comme Transsion, qui adaptent leurs produits aux besoins locaux.

L’essor de la 5G et des technologies intelligentes

Le déploiement accéléré des réseaux 5G dans le monde stimule la demande pour des smartphones compatibles, notamment dans les pays en développement où les infrastructures mobiles se modernisent. Cette transition technologique ouvre la voie à de nouveaux usages, comme l’intelligence artificielle embarquée, la réalité augmentée ou les applications de santé connectée.

Les fabricants intègrent de plus en plus de fonctionnalités basées sur l’IA, avec des puces capables de traiter plusieurs billions d’opérations par seconde tout en optimisant la consommation énergétique, comme chez Apple, Samsung ou Huawei. Ces innovations contribuent à la « premiumisation » du marché, où les modèles haut de gamme continuent de représenter une part importante de la valeur, même si les volumes se stabilisent.

Une compétition féroce entre Android, iOS… et désormais HarmonyOS de Huawei

Le marché mondial des smartphones reste dominé par deux systèmes d’exploitation historiques : Android, qui équipe environ 74 à 80 % des smartphones dans le monde, et iOS d’Apple, qui a vu sa part progresser jusqu’à 22 % en 2025. Android conserve une avance écrasante grâce à la diversité de marques et de modèles, tandis qu’Apple continue de capter une part majeure de la valeur du marché avec ses produits haut de gamme et son écosystème intégré.

Mais une nouvelle dynamique s’est installée, notamment en Chine, avec l’essor spectaculaire de HarmonyOS, le système d’exploitation développé par Huawei. En 2025, HarmonyOS a officiellement dépassé iOS en Chine, atteignant 19 % de parts de marché contre 17 % pour iOS, tandis qu’Android reste leader avec 64 %. Cette progression est portée par le succès commercial des smartphones Huawei, comme les séries Nova 13 et Mate 70, et par un fort soutien gouvernemental qui favorise l’adoption des solutions nationales.

Huawei a franchi un cap majeur avec HarmonyOS NEXT, une version totalement indépendante d’Android, qui équipe désormais tous les nouveaux appareils de la marque lancés en 2025. Ce système d’exploitation, basé sur une architecture micro-noyau distribuée, vise à offrir une expérience fluide sur une large gamme d’appareils : smartphones, tablettes, objets connectés, téléviseurs, etc. L’écosystème HarmonyOS s’étend rapidement, avec plus de 900 millions d’appareils compatibles et une adoption croissante par les développeurs chinois.

En dehors de la Chine, HarmonyOS reste encore marginal avec environ 4 % de parts de marché mondiales, mais il incarne une volonté d’indépendance technologique et une alternative crédible aux géants américains, surtout dans un contexte de tensions géopolitiques et de sanctions. Son principal défi reste l’enrichissement de son écosystème applicatif à l’international, face à la domination du Play Store de Google et de l’App Store d’Apple.

Vers une diversification géographique de la production ?

Face aux tensions commerciales et aux risques géopolitiques, certaines marques cherchent à diversifier leur production en dehors de la Chine, notamment vers l’Inde, le Vietnam ou d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Cette tendance est encore limitée, car la chaîne d’approvisionnement reste fortement ancrée en Chine, mais elle pourrait s’accélérer dans les années à venir pour réduire les dépendances.

Un marché mondial des smartphones en mutation, entre domination chinoise et enjeux globaux

En 2025, le marché mondial des smartphones est caractérisé par une forte concentration industrielle en Chine, qui assemble environ 70 % des téléphones vendus dans le monde. Cependant, cette réalité s’inscrit dans un écosystème global où plusieurs acteurs majeurs — Samsung, Apple, Xiaomi, Transsion et d’autres — se disputent les parts de marché, chacun avec des stratégies adaptées à leurs zones d’influence et segments de clientèle.

La chaîne d’approvisionnement mondiale reste très dépendante de l’Asie, avec la Chine au cœur de l’assemblage et la Corée du Sud, Taïwan, le Japon et d’autres pays fournissant des composants essentiels. Cette organisation crée à la fois des opportunités d’innovation et des vulnérabilités, notamment face aux tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, qui affectent la production et la distribution.

Le marché global connaît une croissance modérée, avec une hausse estimée à seulement 0,6 % en volume pour 2025, selon IDC, en raison de la saturation des marchés développés, de l’allongement des cycles de renouvellement et de la montée des appareils reconditionnés. Néanmoins, les marchés émergents, notamment en Afrique, en Inde et en Asie du Sud-Est, restent des moteurs essentiels de la demande, portés par des marques comme Transsion qui adaptent leurs produits aux besoins locaux.

Technologiquement, l’essor de la 5G, des smartphones pliables et des fonctions d’intelligence artificielle intégrée redessine les usages et ouvre des perspectives d’innovation. La compétition entre Android et iOS reste vive, avec une domination d’Android en volume et une forte valeur ajoutée pour Apple dans le segment premium.

Enfin, face aux incertitudes économiques et géopolitiques, une diversification progressive des sites de production vers l’Inde, le Vietnam et d’autres pays d’Asie du Sud-Est s’amorce, sans remettre en cause pour l’instant la place centrale de la Chine.

Pour les marchés africains, cette dynamique mondiale offre à la fois des défis, notamment en termes d’accès aux technologies et de dépendance aux importations, et des opportunités, avec l’émergence de marques adaptées et la croissance rapide de la demande mobile.

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