L’industrie agricole en Afrique: défis et opportunités

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Avec 60% des terres arables du monde, le continent africain a le potentiel non seulement de satisfaire ses propres besoins alimentaires, mais aussi ceux du reste du monde. L’un des grands avantages du secteur agricole, c’est son impact sur les économies des pays de l’Afrique Subsaharienne. L’agriculture reste l’un des secteurs économiques les plus importants, représentant 15% du PIB total de l’Afrique Subsaharienne et employant la majorité de la population du continent.

En outre, les exportations telles que le café, le tabac et les fruits sont des sources importantes de devises étrangères. Avec une population projetée à presque tripler d’ici 2050, la sécurité alimentaire n’a jamais été aussi importante. Surtout le rythme de production des agriculteurs africains doit évoluer pour satisfaire la demande.

L’Accord de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECA) et une modernisation croissante des processus agricoles offrent des possibilités de croissance importantes dans l’ensemble de l’écosystème. 

Alors qu’une grande variété de cultures et de produits de base sont produits à travers l’Afrique, un certain nombre de goulet d’étranglement et d’obstacles continuent de limiter la capacité du continent à atteindre son potentiel.

L’Afrique dépense 35 milliards de dollars pour importer du riz, de l’huile, des légumes, de la viande, des poissons, des tomates, de la nourriture sur le continent. Alors que les Africains n’utilisent que 2% de leurs terres pour l’agriculture.

C’est triste de savoir que le système alimentaire actuel trouve la moitié de la population africaine en sécurité alimentaire. Après les indépendances, beaucoup de pays africains jubilaient les progrès enthousiasmés par la liberté mais en fait on n’est pas réellement indépendant jusqu’à ce qu’on soit capable de produire notre nourriture.

Les défis de l’industrie Agricole en Afrique

Le marché du café au niveau mondial pèse plus de 80 milliards de dollars mais c’est seulement 4 milliards de dollars qui arrivent aux cultivateurs.

La Côte d’Ivoire est le plus grand producteur de noix de cajou au monde. Sur les marchés européens, les prix des noix de cajou sont élevés. Mais malgré le niveau élevé de production des noix de cajou, seulement 10% du processus de transformation est réalisé en Côte d’Ivoire. Alors comment obtenir plus d’investissements pour la transformation de produits agricoles en Afrique ? 

La plupart des Agriculteurs sur le continent n’ont pas accès aux crédits, à des subventions, aux outils agricoles

Les systèmes agricoles africains sont les moins mécanisés. Souvent lorsqu’on parle de la mécanisation, on pense à des grandes fermes commerciales ou à des fermes de taille moyenne en activité. Alors qu’en Afrique, les petits agriculteurs produisent 70 à 80% de la production alimentaire de l’Afrique. On ne peut donc pas ignorer les exigences des petits agriculteurs sachant qu’ils ne sont pas confrontés aux mêmes défis que les grands agriculteurs. Ils ont besoin d’avoir accès à plus d’irrigation électrique.

Ainsi les gouvernements pourraient adopter des politiques saines, faire du protectionnisme quand il le faut pour stimuler la production locale.

Former les agriculteurs et améliorer l’éducation dans le secteur agricole

Les agriculteurs Africains ont besoin de nouvelles technologies pour augmenter leur productivité, ils ont besoin des semences à haut rendement, plus résistantes aux maladies. Les gouvernements ont un grand rôle à jouer dans la formation des agriculteurs et améliorer l’éducation dans le secteur agricole. 

L’agriculture est un business de technologies, lorsqu’il s’agit de la variété de semences, de mécanisation, de productivité, de données technologiques, de traçabilité, de stockage et sécurité des aliments. 

Aujourd’hui le rendement obtenu en Afrique Subsaharienne par rapport au rendement potentiellement économique n’est que de 25% en termes de productivité. En Asie de l’Est, le rendement est de 90%. En Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est,  le rendement est d’environ 70%. Et en Afrique du Nord, le rendement est de 40%. 

Comment inciter les jeunes à travailler dans l’agriculture ?

On a tous en tête l’image de l’agriculteur avec ses bottes en plastique qui patauge dans la boue, qui se lève avant même le soleil et qui ne fréquente que des cochons ou des bœufs. C’est un cliché. L‘agriculture n’est pas réservée aux gens pauvres, aux paysans vivant au fin fond de la campagne. La perception des jeunes africains de l’agriculture doit changer. Il faut rassurer les jeunes pour qu’il voit en l’agriculture un business commercial lucratif qui génère des sources de revenus selon la façon dont on s’y prend. 

Les opportunités à saisir

Selon la Banque Africaine de développement, d’ici 2025 l’Afrique importerait pour 110 milliards de dollars d’importations.

L’une des opportunités est l’expansion de la chaîne des valeurs, beaucoup de nourriture gaspillée à cause du manque d’infrastructures, d’investissements, de processus de transformation. Au Nigéria par exemple, selon la récolte, les agriculteurs subissent les pertes de 40 à 70% de leurs productions. Il y a clairement un énorme potentiel pour l’investissement dans les infrastructures et la mise en place d’usines. L’agriculture est un business lucratif et l’Afrique doit moderniser le secteur agricole.

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