Le racisme comme outil du capitalisme

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Trop souvent, le racisme est présenté dans les médias mainstream comme une réalité historique. C’est-à-dire comme une réalité ayant toujours existé des premiers hommes à aujourd’hui. S’il en était ainsi, nous serions condamnés à vivre avec le racisme. 

Cette affirmation n’est possible qu’en confondant le racisme avec d’autres réalités comme la xénophobie ou l’ethnocentrisme qui sont beaucoup plus anciennes et qui sont liées à la peur de l’inconnu, du fait de la faiblesse des échanges. Cette confusion empêche de saisir la spécificité du racisme, c’est-à-dire la hiérarchisation de l’humanité à des fins d’exploitation et de domination. 

Non seulement le racisme n’est pas une réalité à historique, mais on peut dater assez précisément sa période historique de naissance. Le racisme comme théorie et idéologie est formalisé en Europe au moment où émerge le mode de production capitaliste. Ce mode de production s’étend rapidement à l’échelle du monde pour ses besoins en matière première et en débouché. Il en découlera l’esclavage et la colonisation qu’il faudra bien justifié et légitimé. 

Ce sera le rôle précis du racisme, qui imbibera toutes les sphères des sociétés européennes, des médias au cinéma, de la littérature à la peinture, de l’humour et des blagues aux chansons. 

Une fois né, le racisme prendra  des formes différentes selon les contextes historiques. Ainsi, après la Seconde Guerre mondiale, le racisme biologique posant une hiérarchie physique de l’humanité n’est plus légitime. C’est donc en effet au nom de cette supériorité physique que s’est imposé le nazisme et sa violence. Le racisme ne disparaît pas pour autant, mais il change de visage. 

Le temps du racisme culturaliste est venu, qui n’affirme pas l’existence d’une hiérarchie physique de l’humanité, mais proclame la supériorité de certaines cultures sur d’autres.

Chapitre 9 du manuel de l’immigration de Saïd Bouamama

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