La démographie africaine est un sujet qui suscite depuis plusieurs années une grande attention internationale, et particulièrement occidentale. En 2017, le président français, a exprimé ses inquiétudes quant à la croissance démographique en Afrique, qu’il a associée à des taux de fécondité élevés et reproché aux femmes africaines d’avoir beaucoup d’enfants. Cela soulève une question profonde : Pourquoi la démographie africaine effraie-t-elle tant l’Occident?
Le taux de fécondité moyen en Afrique est souvent débattu et généralement surestimé. Les estimations récentes suggèrent que le taux de fécondité est d’environ 4 enfants par femme, et non de 7 à 8 comme l’a mentionné le président français. Ces exagérations ont contribué à forger une image effrayante de la démographie africaine. De plus, l’approche démographique occidentale a tendance à perpétuer l’idée erronée selon laquelle une forte densité de population est synonyme de pauvreté. Or, plusieurs exemples de pays africains très peuplés figurent parmi les plus riches du continent, remettant en question cette idée.
Les problèmes de développement de l’Afrique ne sont pas le résultat de sa croissance démographique, mais plutôt d’un ensemble complexe de facteurs historiques tels que l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme. Ces réalités historiques ont entravé le développement du continent, empêchant l’Afrique de tirer pleinement parti de son potentiel démographique.
La peur du changement
Le monde occidental perçoit la croissance démographique africaine comme une menace. Plus précisément, l’Europe, qui a toujours bénéficié d’un avantage démographique lui permettant de dominer la scène mondiale, redoute un changement de pouvoir. Le discours occidental sur la limitation des naissances en Afrique est motivé par la crainte d’un renversement de l’ordre mondial si la population africaine continue de croître à un rythme soutenu.
Démographie et puissance économique
Il existe une corrélation claire entre la taille de la population et la puissance économique. Les pays les plus peuplés du monde, tels que la Chine et l’Inde, sont également des acteurs économiques majeurs. Cela remet en question l’idée selon laquelle une population nombreuse est un fardeau pour le développement économique. Au contraire, une population croissante peut être un moteur de progrès et de développement, à condition qu’elle soit correctement gérée.
Perception de la démographie africaine
Il est nécessaire de changer la perception des enfants en Afrique. Les enfants africains sont souvent considérés comme un fardeau à nourrir, tandis que les enfants d’Europe ou d’Amérique sont vus comme des créateurs de richesse potentiels. Cette différence de perception contribue à l’anxiété que génère la démographie africaine dans l’esprit des occidentaux.
La peur de l’immigration
La peur de la croissance démographique africaine est également liée aux préoccupations occidentales concernant l’immigration. La perception de l’immigration comme une menace pour la stabilité sociale et économique alimente la peur de la démographie africaine.
La démographie africaine ce n’est pas une fatalité.
Tidjane Thiam
Tidjane Thiam met un bémol à ces discours fatalistes des occidentaux autour de la démographie africain.
La démocratie est un faux problème
Il est temps de remettre en question les hypothèses qui sous-tendent la peur de la démographie africaine. Plutôt que de la percevoir comme une menace, il est temps de voir le potentiel qu’elle offre en termes de développement et de progrès. De plus, le dialogue autour de ces questions doit être encouragé pour une meilleure compréhension et une coopération plus étroite entre l’Afrique et l’Occident.