Jean-Louis Billon : de l’entreprise familiale aux ambitions présidentielles

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Jean-Louis Billon, homme d’affaires et homme politique ivoirien, a récemment fait sensation en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. Cette déclaration, faite le 25 octobre 2024 à Dabakala, sa ville natale, marque un tournant significatif dans sa carrière et dans le paysage politique ivoirien. Ancien ministre du Commerce et figure influente du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Billon se positionne comme un candidat sérieux dans un contexte électoral chargé d’enjeux cruciaux pour le pays.

Un héritage familial et une formation solide

Né en 1964 dans la ville de Bouaké, au centre de la Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon a fait ses études primaires et secondaires à Abidjan, puis est parti poursuivre ses études en France, où il a passé un Master en Droit à l’Université de Montpellier. Il est ensuite parti aux États-Unis pour perfectionner son anglais et passer une Maîtrise des Affaires Internationales à l’Université de Floride à Miami. Également diplômé de l’IHEDN, Institut des Hautes Études de Défense Nationale en France, il n’hésite pas à apporter sa contribution et partager sa vision sur la défense et la sécurité de nos États à l’occasion de rencontres ou conférences internationales.

Parcours professionnel et politique

La carrière professionnelle de Jean-Louis Billon a commencé à Grace Cocoa à Milwaukee, dans le Wisconsin. En 1995, il est revenu en Côte d’Ivoire, d’abord à SIFCA, comme Secrétaire Général, pour finalement devenir Directeur Général du groupe en 2000. Après la mort de son père, Pierre Billon, Jean-Louis Billon lui a succédé comme Président du Conseil d’Administration de SIFCA et de SIFCOM en décembre 2001.

Depuis 2001, la carrière de Jean-Louis Billon s’affirme. En effet, c’est depuis cette date que toutes ses expériences et qualifications lui ont permis de mieux s’exprimer au travers d’une plateforme, dont celle de Conseiller au sein du Commerce Extérieur.

En 2001, il a été élu maire de Dabakala, la ville d’origine de son père.

Puis en 2002, il a été élu Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, Vice-Président de la Chambre Régionale de l’UEMOA et également Vice-Président pour l’Afrique de l’Ouest de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones.

Au titre de ces diverses fonctions, Jean-Louis Billon joue donc un rôle dynamique au sein de la vie économique en Côte d’Ivoire, notamment en matière d’obstacles aux investissements et à la communauté d’affaires en Côte d’Ivoire.

Il est également devenu un membre du Conseil Economique et Social de Côte d’Ivoire, en plus d’être membre de multiples organismes professionnels, y compris la Fédération des Industries et des Services de Côte d’Ivoire et la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire. Au plan des affaires, il a également intégré le conseil d’administration de la Banque Unie pour l’Afrique (UBA).

En 2004, Jean-Louis Billon a joué un rôle relativement important à la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI), créée en 2003, suite à la guerre civile déclenchée en 2002. La CSCI est une association composée de diverses ONG, associations et autres acteurs sociaux de la société ivoirienne, comprenant notamment les groupes religieux, les syndicats, les ONG et les organismes de droits de l’homme, dont le but est d’apporter la paix et la stabilité de nouveau à la nation. Avec d’autres leaders de la société civile, Jean-Louis Billon a développé des scénarios permettant aux diverses factions de clore la crise.

Deux conflits militaires dévastateurs et près de 20 ans d’instabilité politique et civile ont mis à mal l’ économie ivoirienne. Ainsi, lorsqu’en 2012 le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé Billon à prendre la tête du ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, la tâche de redresser l’économie était lourde.

Son mandat ministériel est marqué par des efforts pour améliorer la compétitivité économique du pays et pour lutter contre les monopoles. Il critique ouvertement la gestion portuaire de la Côte d’Ivoire, qualifiant le port d’Abidjan de « plus cher au monde », ce qui contribue à la cherté de la vie dans le pays.

En janvier 2017, Billon quitte le gouvernement lors d’un remaniement ministériel. Cette décision marque un tournant dans sa carrière politique alors qu’il se rapproche du PDCI pour en devenir porte-parole. Son ambition politique grandissante le pousse à envisager une candidature à la présidence lors des élections de 2020, mais il finit par renoncer au profit du candidat historique Henri Konan Bédié.

En mars 2021, il remporte les élections législatives dans sa région contre le député sortant Aboubacary Coulibaly, ce qui est perçu comme une petite prouesse dans une région traditionnellement acquise au Rassemblement des Républicains (RDR).

Candidature à l’élection présidentielle de 2025

La candidature de Jean-Louis Billon à l’élection présidentielle de 2025 s’inscrit dans un contexte politique complexe au sein du PDCI. Tidjane Thiam, ancien directeur général du Credit Suisse, a été élu président du parti fin 2023. Bien que Billon ait exprimé son soutien au PDCI, son annonce pourrait créer des tensions internes.
Lors de sa déclaration à Dabakala, il a affirmé : « Je me présente pour gagner », soulignant son ambition et sa détermination à jouer un rôle central dans l’avenir politique du pays. Il appelle également à une mobilisation nationale autour d’un projet commun pour la Côte d’Ivoire.

Vision Politique

Jean-Louis Billon se positionne comme un défenseur des réformes économiques nécessaires pour améliorer la vie des Ivoiriens. Il critique les politiques actuelles qui n’ont pas suffisamment pris en compte les besoins fondamentaux des citoyens. Sa vision semble axée sur une économie dynamique et inclusive capable de répondre aux défis contemporains auxquels fait face la Côte d’Ivoire.

Il insiste sur l’importance d’une convention démocratique et transparente pour désigner le candidat du PDCI lors des prochaines élections. Malgré cela, certains membres du parti semblent indifférents à sa candidature, le considérant comme un « épiphénomène » dans le cadre des priorités actuelles du PDCI.

Le groupe SIFCA

Fondé en 1964, SIFCA est un groupe agro-industriel ivoirien spécialisé dans trois domaines porteurs de l’économie africaine que sont le palmier à huile, le sucre de canne et le caoutchouc naturel. Il intervient sur toute la chaîne de production, depuis l’exploitation des plantations, la transformation des matières premières jusqu’à la commercialisation de produits semi-finis et finis.

Présent dans 5 pays (France, Côte d’Ivoire, Libéria, Ghana, Nigeria), le Groupe compte plus de 33 000 employés, répartis dans 13 filiales dont certaines sont cotées à la Bourse d’Abidjan (SAPH, PALMCI et SUCRIVOIRE).

La particularité de SIFCA réside dans son caractère familial, qui met l’aspect Humain au cœur de ses priorités. Un principe de choix fondé sur trois valeurs (Responsabilité – Ethique – Qualité), lesquelles renvoient aux principes du développement durable auxquels SIFCA est fortement attaché depuis plusieurs décennies.

Conclusion

Le parcours professionnel et politique de Jean-Louis Billon illustre un mélange unique d’expertise commerciale et d’engagement civique. À l’approche des élections présidentielles de 2025, son expérience pourrait jouer un rôle déterminant dans l’avenir politique et économique de la Côte d’Ivoire.

Alors que le pays se prépare pour ces élections cruciales, Jean-Louis Billon devra naviguer habilement entre les attentes de son parti et celles des électeurs pour réaliser son ambition présidentielle. Sa candidature pourrait redéfinir les contours du paysage politique ivoirien tout en offrant une nouvelle perspective sur les défis économiques auxquels fait face la nation.

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